Des baguettes soufrées

Puis des voiles fuyants

Et ces matins passés

Qui toujours carillonnent

Le soleil est humide

Et l’air un peu espiègle

Demain c’est une ardoise

Qui me parfumera

Des éclats de préau

Qui s’allument de bleu

Quand l’ombre d’une femme

Siffle son désespoir

Flottent les encaustiques

Quelques notes de chlore

Un vieux cuir oublié

S’est envolée l’enfance…

 J’ai laissé mon passé

Aux bises tourmentées

Qu’il gagne terrassé

Des nues désenchantées

Quelques méchants nuages

Pour alors l’emporter

Laissant dans son sillage

Une haleine ventée

Laissez-moi maintenant

Voguer juste apaisé

La proue vers le Ponant

La houle apprivoisée

Sur la mer de mes doutes

Les calmes vont tomber

Désormais  je fais route

Vers mon couchant nimbé…

Me perdre dans l’obscur

Pour que juste scintillent

De lointaines étoiles

Je rentre dans la nuit

L’océan qui halète

Vient abreuver la plage

Qui dans l’ombre absolue

Se dilue sans un bruit

Les tamaris inquiets

Effacent le néant

Berceaux verts et lascifs

Pour des oiseaux aphones

Même le blanc village

Ne reflète à cette heure

Que le vide et le froid

D’une aube encore absente…

Tous ces verres éclatés

Sur des ciels tourmentés

En vitraux improbables

De végétaux votifs

Ô divine prière

Pieusement recueillie

Le psaume délicat

De madame Nature

Virtuelle cathédrale

Aux souffles éoliens

L’onde divinatoire

D’une mer qui chuchote

Des arbres centenaires

Leurs maigres bras meurtris

Alertent les esprits

La planète agonise…

Ces fantasmes dilués

Au portail des désirs

Abreuvés de pulsions

Qui se taisent maudites

Ces troublantes luxures

Habillées de dorures

Pour s’exhiber parfois

A l’ombre de nos âmes

Alors c’est comme un feu

Qui brille dans nos yeux

De cette incandescence

Qui s’invite au bonheur

Quelques ensoutanés

Eructent cependant

Pourfendant ce péché

Dont ils sont les auteurs

Point de honte au plaisir

Quand il est partagé

Donner ou mieux offrir

Pour bien plus recevoir…